Ces dessins ont été inspirés par l’ancien hôtel Eden, bâtisse aux espaces vides et démesurés. Elle correspond au plus près à ce que Perec désigne comme espace inutile, quasi impossible à concevoir (espèces d’espaces). Le montage des dessins en film correspond à la déambulation dans ces lieux. Inspirés par les pièces vides, les hauteurs, les détails évocateurs, les dessins égrènent une perception aiguisée.
série de dessins montés en film www.vimeo.com/632757640
L’exposition dans un lieu de travail où sont présents les établis et les outils invite à y associer cet ensemble de dessins fondés sur les gestes. Plusieurs dessins sont issus de la série le retour des gestes qui met en correspondance les gestes ancestraux des mythes ou des récits bibliques avec leur apparition contemporaine. Comme par exemple Enée portant son père ou la fuite en Egypte. Les photos de vendeuses de fleurs à Kyiv transmises par mes étudiantes ukrainiennes donne lieu à une série de dessins.
Formant une haie, les femmes sans visage se confondent dans une apparence commune. Cette dimension collective correspond à un texte de Marina Tsvetaeva, où elle évoque des femmes qui n’existaient qu’au pluriel (les flagellantes)
Les dessins ont été inspirés par des rencontres avec trois groupes de personnes, dont l’univers personnel a trouvé écho dans une série de dessins. Chaque ensemble de dessins a ensuite été projeté tous les soirs depuis leur fenêtre sur le mur d’en face. Une édition accompagne ce projet, avec les textes des mails et le CD des images. (les dehors du dessin, éd. Davel 14, Cully)
Ensemble de 30 dessins, plus 6 dessins jours blancs correspondant aux jours sans message. Ces dessins ont été présentés dans un meuble à tiroirs, permettant de tirer l’un ou l’autre avec une relation aux jours qui se suivent.
A la demande qui lui avait été faite de m’envoyer un mot chaque jour, il avait donné suite avec quelque réticence, un seul mot sans communiquer autrement. Il y eut d’ailleurs une interruption de plusieurs jours, durant lesquels je me déterminai après hésitation à faire tout de même un dessin, sans marqueur, en perforant juste le support.
Quelques habitants de Môtiers m’ont accueillie pour réaliser une série de dessins en résonance subjective à ces visites. Chaque ensemble de dessins a été projeté en diaporama à l’intérieur de leur maison, sur la porte d’entrée au fond du couloir. Ces dessins font écho à ce que j’ai capté de leur personnalité durant nos conversations et à leur environnement. Entre eux, les variations chromatiques sont marquées. L’alternance des dessins abstraits et de ceux qui marquent une référence directe donne à chaque série une tonalité singulière. D’une certaine manière, ce sont là des portraits de quelques uns de ceux qui vivent dans ces maisons devant lesquelles les visiteurs passent sans y entrer.
Quelques habitants de Môtiers m’ont accueillie pour réaliser une série de dessins en résonance subjective à ces visites. Chaque ensemble de dessins a été projeté en diaporama à l’intérieur de leur maison, sur la porte d’entrée au fond du couloir. Ces dessins font écho à ce que j’ai capté de leur personnalité durant nos conversations et à leur environnement. Entre eux, les variations chromatiques sont marquées. L’alternance des dessins abstraits et de ceux qui marquent une référence directe donne à chaque série une tonalité singulière. D’une certaine manière, ce sont là des portraits de quelques uns de ceux qui vivent dans ces maisons devant lesquelles les visiteurs passent sans y entrer.
Quelques habitants de Môtiers m’ont accueillie pour réaliser une série de dessins en résonance subjective à ces visites. Chaque ensemble de dessins a été projeté en diaporama à l’intérieur de leur maison, sur la porte d’entrée au fond du couloir. Ces dessins font écho à ce que j’ai capté de leur personnalité durant nos conversations et à leur environnement. Entre eux, les variations chromatiques sont marquées. L’alternance des dessins abstraits et de ceux qui marquent une référence directe donne à chaque série une tonalité singulière. D’une certaine manière, ce sont là des portraits de quelques uns de ceux qui vivent dans ces maisons devant lesquelles les visiteurs passent sans y entrer.
Cet ensemble de dessins a été fait en immergeant la feuille dans une bassine remplie d’eau. Le geste effectué pour dessiner les reflets observés en surface faisait se brouiller le plan et le dessin était alors interrompu. D’autres dessins ont été faits avec la feuille posée à la surface de l’eau et progressivement recouverte à mesure des mouvements du pinceau.
Montants, poids, boule de fils. Cette série de dessins consacrés aux femmes, à leurs luttes et à leurs œuvres, compose un ensemble ouvert. C’est l’évocation d’un monde agi par les femmes auxquelles sont associés des éléments aussi divers que la vague, venue de l’œuvre de Virginia Woolf ou les fleurs dont la couleur éveille une intensité qui est aussi liée à leur présence érotique. Les groupes de femmes, ce sont celles qui présentent dans la paume de leurs mains quelques gousses d’ail ou deux citrons, dans une rue de Saint-Petersburg, ou au Guatemala. Celles aussi du Burkina-Faso, quand elles déposent les couteaux à exciser au sol en guise d’engagement à ne plus s’en servir. Les allusions aux œuvres littéraires sont nombreuses, et les noms de femmes qui forment un collier d’œuvres en est témoin. Leur image emblématique ou anonyme peut avoir son origine dans des remémorations littéraires ou politiques, mais ce sont aussi celles dont je suis le sujet. La résonance des écrits de Marina Tsvetaieva, de Sylvia Plath, de Virginia Woolf et de Ingeborg Bachmann tout particulièrement, inspirent ces dessins. Le corps aussi est présent avec ses gestes, dans ses excès et sa souffrance, telle celle de Sainte Agathe qui présente ses seins coupés. Une violence apparaît parfois, en écho à celle faite aux femmes, mais la plupart des dessins affirment une force et une tendresse.
COULEUR DE CHIENS QUI COURENT, 2022, livre d’artiste Jacqueline Benz 56 pages, 16 cartes couleur, impression numérique, emboîtage impression typo 150 exemplaires - format 13 x 18 cm
4ème de couverture
Vert persil, noir vinyle, bleu Pélican, rouge éteint, gris laiteux… telles sont les teintes qui donnent une qualité chromatique au moment où elles apparaissent. Dans ces textes, les situations évoquées sont des manières de tomber en arrêt, sensation dont la couleur est le principe. Il advient ainsi que les émotions qui s’inscrivent en mémoire ne se laissent plus séparer des couleurs auxquelles elles sont attachées. Avec ces observations, les qualités picturales du monde se révèlent lorsqu’une couleur apparaît et s’impose comme par effraction. Aussi personnelles que puissent être ces descriptions, elles trouvent à éveiller des correspondances en chacun.En contrepoint aux désignations visuelles qui parcourent les textes, les mots s’inscrivent en dessins, dans une sorte d’action croisée qui renvoie du langage au visible et réciproque.
Cette édition bilingue (français-italien) donne à voir la diversité des interventions artistiques menées par les deux artistes dans la vieille ville de Palerme. Le répertoire des situations dans lesquelles elles ont placé les dessins permet de bien saisir la correspondance entre les oeuvres et leur contexte. Les cahiers sont organisés de manière thématique, ce qui met en valeur la pertinence des installations. La présentation originale est faite de cahiers non reliés (7 cahiers de 16 pages et 11 cahiers de 8 pages), emboîtés dans un coffret. 120 d’exemplaires
Sérigraphie du sourire du président affiché dans diverses rues du Caire.
"Une bouffée d’art", projet mené durant le confinement.
Dans cette installation il y a l’absence évoquée, avec ces assiettes qui flottent, hors de portée et personne pour s’attabler, avec le souvenir du brouhaha, des interpellations venues de la cuisine, reprises en salle. Mais aussi lisibles en transparence, quelques phrases pour les lendemains, inscrites sur des verres qui plus tard seront repris en main (trinquer au lendemain).
cuillères, 2018 Des cuillères empruntées aux habitants forment une rosace
mèche, 2018 Sculpture en pierre des boucles d’une jeune fille d’Orbe faite par un tailleur de pierre égyptien
faire signe, 2018 Série de dessins de gestes pratiqués dans différentes cultures
passer la main, 2018 dessins qui mettent en correspondance des gestes de la vie quotidienne avec des détails de la peinture italienne
emprunté, 2018 chaises rendues avec un pied pris à une autre, cet échange produit une altération qui s’introduit dans l’univers domestique
RELIRE, au café, 2018 dessins aux points d’encre qui font allusion à ce qui se passe derrière les rideaux du café
L’artiste remplace les chaises habituelles de l’abbatiale par celles empruntées aux habitants. Leur disparité constitue un ensemble dans une action de mise en commun, de rencontre et de partage. Le geste d’amener les chaises à l’église produit une continuité entre l’espace personnel et cet espace habituellement réservé au culte. Quand telle personne s’assied sur la chaise prêtée par tel autre, c’est la dimension de l’échange qui est rendue sensible.
Un poème de M. Darwich gravé sur une planche, montré dans différents lieux du Caire, (état de siège)
Un assemblage de morceaux de bois récupérés auprès des habitants, avec les couleurs que chacun a choisies pour sa porte, ses volets ou la barrière de son jardin est monté en lattis apposé sur la mairie. L’ensemble rappelle la diversité des individus qui constituent la communauté et viendra comme chatouiller le bâtiment de l’officialité.
Le gros nœud fait par l’enchevêtrement des tuyaux contraste avec l’abribus fonctionnel. Leurs circonvolutions sont à l’image d’un parcours mental. L’extrémité des tuyaux laisse dépasser un ruban qu’on peut dérouler pour y lire des mots interrogeant les manières d’attendre. Ces questions sont en correspondance avec les affiches qui commentent l’attente.
A l’arrivée dans la salle, on a l’impression d’un brouhaha, comme une sorte de polyphonie en différentes langues (hévé, français, suisse-allemand, polonais, arabe..). Puis, en se rapprochant des haut-parleurs, on peut distinguer les différentes voix. Ce sont celles des personnes qui ont accepté de s’enregistrer durant leur moment de prière personnelle. A travers le rapport aux croyances individuelles portées par les différentes voix, se pose le rapport de l’intimité et de la collectivité.
Le mot femme/s a été interverti entre les trois textes fondateurs des religions : le Pentateuque, la Bible et le Coran. Après avoir été découpés dans un texte, les mots sont replacés dans l’autre. L’analogie dans la manière de traiter des femmes apparaît ainsi entre les trois livres fondateurs. Quasi imperceptible, l’atteinte au texte ne touche pas au sens. Par contre, faire passer le mot femmes d’un texte à l’autre leur donne une qualité de messagères.
Composition de pastilles de gouache de différentes couleurs. Ce médium familier, destiné à la peinture, évoque une pratique qui se trouve ici étendue à l’espace extérieur. Durant les deux mois d’exposition, la pluie leur peindra des coulures, faisant se mélanger leurs couleurs.
Construction d’une mosquée comme celles greffées à l’angle d’immeubles du Caire, mais renversée. Le retournement dit aussi la distance, en marquant l’étrangeté d’une telle construction ici. On n’entrera pas dans cet espace dont l’accès n’est plus réglée par la culture. Par là même, l’espace trouve une nouvelle qualité, soustrait à l’usage pour être exclusivement consacré au regard. En produisant un lieu inaccessible, le geste artistique entend interroger le caractère sacré du lieu.
Tours de valises assemblées, refermées sur elles-mêmes et contenant des rubans de texte à dérouler sur lesquels sont inscrits des témoignages de l’expérience de l’immigration.
Le mégaphone a une présence dans les rues du Caire dont la référence est évidente. Personne ne peut choisir de ne pas entendre. La transformation de cet objet en longue-vue lui donne une portée nouvelle. Servant à ajuster la vision personnelle, il déplace la perception d’un sens subi à un sens actif
Pour cette intervention fondée sur une relation à établir avec les usagers, il était prévu de demander aux apprentis de donner un de leurs pullovers. L’ensemble devait se constituer progressivement, avec une nouvelle suite chaque année, comme une sorte de mémoire chromatique.
Des pastilles de gouache formant les lettres du mot Nymphéas sont posées à la surface d’un plan d’eau.
Un volet est ôté à plusieurs fenêtres de maisons du centre du village. Ils sont déposés les uns à côté des autres en ligne de couleur. L’absence d’un volet durant la période d’exposition marque l’ouverture de cette période où les habitants reçoivent artistes et visiteurs.
Le projet d'un bras à l’air prévoit de réunir une trentaine de manches décousues de vestes empruntées à des habitants de Môtiers. Il s’agit d’un état provisoire qui marque le temps d’exposition et rend visible la participation des habitants. Ce geste qui touche à l’intégrité d’un objet personnel marque une ouverture particulière. Les manches de chemise décousues sont rassemblées, accrochées toutes ensemble. Leur réunion sera mise en relation avec les vestes auxquelles manque cette manche et que les gens auront gardée. Pendant la durée d’exposition, plusieurs habitants de Môtiers auront une veste à la manche décousue. La vision des vestes modifiées ne nous est pas accessible dans son entièreté, on en verra certaines, d’autres resteront invisibles, mais leur ensemble étend l’espace de l’intervention artistique. A la fin de l’exposition, les vestes seront remises en état et rendues intactes à leur propriétaire.
Ce bâtiment, héritage des Zellweger, s’impose comme un emblème, sa construction en molasse qui domine la place du village le fait considérer frontalement. L’intervention le recouvre avec deux découpes de bois tavillonné, éléments de construction vernaculaire présents ailleurs dans le village. Ces deux morceaux contiennent leur développement comme une extension picturale possible sur l’entièreté de la façade.
Le T-shirt est composé d’étiquettes détachées, ôtées à plus de six cent vêtements. Elles ont ensuite été recousues de manière à faire un vêtement composé de toutes ces marques qui s’annulent les unes les autres. Leur juxtaposition rend absurde la revendication des marques à donner une valeur particulière au vêtement.
Chaussures sur la semelle desquelles est fixé un tampon. La marche dans les rues du Caire répète ainsi cette question inscrite sur le sol
Installation au moment de quitter l’atelier de l’ancienne école de chimie, Lausanne. Assiettes, toiles brodées, outils scotchées, tables crayonnée avec mines cassées. L’ensemble de l’atelier vidé se trouvait parcouru de l’histoire des travaux entrepris dans ces lieux, avec les rubans brodés portant les titres des pièces faisant lien entre les assiettes refermées sur elles-mêmes et les outils immobilisés au mur.
Empreintes en négatif sur la vitrine, fauteuil avec boule de fils. Vue de l’extérieur par l’ouverture produite par le doigt qui ôte de la peinture pour ménager des ouvertures au regard. A l’intérieur de la galerie, le fauteuil avec la boule de fils défaits marque une absence.
Le néon diffuse un lumineux message qui encourage à l’émancipation. Installé une première fois sur une façade au centre ville, il a provoqué de vives réactions des passants.
Peindre une table et ensuite la décaper comme un acte de peinture qui s’est choisi un objet, puis y renonce et s’en retire. La peinture est ôtée à l’objet fonctionnel, les lambeaux sont rassemblés en un petit tas sur la table qui sert de socle à la peinture.
7 paires de fenêtres récupérées sur une maison en démolition, disposées en cercle.
L’espace est fait de grandes baies vitrées qui donnent sur la rue, on doit le traverser pour entrer dans le bureau. Les craies en morceaux, posées au sol, dessinent cet espace sans le remplir. A l’endroit du passage, on marche sur les bords, réduisant progressivement les craies en poudre ; c’est comme une feuille de dessin dont on plierait le bord.
La boule de couleur claire est celle du vêtement de l’homme et la boule noire celle de la femme. Posées sur les plateaux d’une balance, elles indiquent dans leur mise à nu une humanité pareillement fragile.
En évoquant la présence du regard dans l’espace public, la pièce des policiers dans leurs abris est particulièrement significative. Ce sont deux rangées de cabanes où les policiers installés face à face sont occupés à s’observer mutuellement et le visiteur qui passe entre eux se sent mal à l’aise tout en ressentant l’ironie de la situation.
Huit bancs rouges, jaunes et bleus empruntés dans différentes communes sont mis à la place des bancs bruns du parc. Amener des bancs peints dans un parc de sculptures est une manière d’introduire la peinture dans l’espace. Transportés là pour remplacer les bancs bruns habituels, ils étendent le territoire de l’exposition à d’autres lieux.
Montants, poids, boule de fils. Boule de fils défaits d’une tente dont les armatures dessinent l’espace de ce qui n’est plus un abri. A l’intérieur de la structure vide est posée la boule de fils de son tissu défait.
Un garçon portant un miroir dans son dos passe dans des quartiers où se sont passés des événements de la vie sociale et politique, allant des manifestations aux manières d’être ensemble des hommes et des femmes. Dans le miroir apparaissent des images de rue, jusqu’à ce que l’artiste place un dessins sur le miroir, relatif à un évènement qui s’est passé là. C’est une mémoire du Caire qui s’y ajoute. www.vimeo.com/364129703
Un travail réalisé dans un quartier populaire du Caire donne la mesure de cette volonté de rendre présents les enjeux de tolérance. L’artiste qui tricote à une fenêtre située au 2è étage donne à son geste une ampleur qui déborde de l’espace domestique pour entrer dans l’espace public. Plusieurs femmes se sont relayées pour réaliser ce tricot. A mesure de leur avance, les emblèmes du croissant de l’islam et de la croix chrétienne apparaissaient progressivement, jusqu’à ce que le tricot touche le sol.
Le temps est parfois vécu de manière si particulière en Egypte, avec une belle aptitude à ne rien faire. C’est le cas pour le baoueb (portier) d’un immeuble du Caire, assis à l’entrée, qui est filmé dans son immobilité, dans une pose qui donne une qualité picturale à cette figure du gardien.
C’est en posant successivement trois dictionnaires que l’artiste creuse des marches pour gravir un monticule. Effort qui donne au savoir un rôle indispensable pour escalader les sommets.
Jacqueline Benz
tel : +41 (0)75 422 55 03
mail : info@jacquelinebenz.ch
Galeries
Galerie davel 14, 1096 Cully - www.davel14.ch
Galerie Rosa Turetsky, Grand Rue, Genève - www.rosaturetsky.com
Galerie Darb 17/18, contemporary art and culture centre, Cairo - www.17/18.com
Espace dAM Romainmôtier www.espacedam.ch/
Galerie Kamala, Escalier du marché 11, 1003 Lausanne - www.kamala.biz